Chronologie

Afin de mettre notre série en contexte, voici les principaux évènements notables de l’histoire récente de l’empire de Taranagar, un empire situé dans le bras d’Orion de notre Voie Lactée. 

Les dates sont basées sur l’archaïque calendrier de la planète Terre, et notées en années solaires. L’utilisation continue de cette année solaire est strictement historique, attendu que peu de planètes de l’empire mettent le même temps que la Terre à faire une orbite complète autour de leur soleil. En outre, la Terre ne joue plus aucun rôle dans notre histoire (ni dans celle de l’empire, d’ailleurs, en faisant abstraction du fait qu’elle a été le berceau d’une humanité qui a depuis bien longtemps essaimé dans l’espace).

Au moment où débute notre récit, cette région a encore en mémoire des évènements éprouvants s’étant produits quelques siècles auparavant : une longue et brutale guerre opposant deux grands mouvements spirituels. Ceux-ci étaient respectivement l’Église du feu de l’âme, dont les membres sont les Pyrristes, et l’Église des Honorés Disparus (aussi appelée Église des morts), dont les membres sont appelés Taharquistes.

L’origine du conflit est nébuleuse, mais pourrait provenir d’une simple dissension théologique. L’ennui avec ce genre de conflit, c’est qu’une fois lancé ils sont difficiles à arrêter; de réplique en réplique, d’attaque en contre-attaque, chaque camp se bâtit une montagne de doléances faisant oublier les origines de la dispute et ne laissant que l’élimination de l’adversaire comme but final.

Commençons donc cette chronologie plus de trois cents ans avant le début de notre histoire, au moment où l’empire de Taranagar est établi.

4397 du Calendrier Archaïque. La guerre entre Pyrristes et Taharquistes déferle toujours à travers le bras d’Orion. Les pertes sont inestimables et les deux groupes s’entre-détruisent presque complètement. Profitant de cet état de fait, l’empereur Haschen 1er de Taranagar fait construire une flotte assez puissante pour achever les armées des belligérants et affirmer le pouvoir absolu de son empire en matière de gestion des conflits interplanétaires à travers tous les territoires sous son contrôle.

An 1 de l’empire. Haschen 1er, fort de la légitimité morale que lui a donnée l’imposition du cessez-le-feu, met sur pied sa Grande Réforme dont le point principal est l’interdiction des armées privées. La date de la signature de la Réforme marque le premier jour de l’an 1d’une ère nouvelle. Notons que même si la grande majorité des citoyens de l’empire sont d’origine humaine, Haschen lui-même appartient au peuple des Molins; les Molins sont généralement cartésiens, plutôt bienveillants, et dépourvus d’ambition personnelle. La population voit en ces qualités quelque chose de rassurant chez un chef d’état.

An 3. Le démantèlement des armées sacrées des Pyrristes et des Taharquistes est achevé. Taharqua, qui est à la tête de l’Église des Honorés Disparus et dont le titre officiel est  «Ange de la mort», rencontre les chefs pyrristes sur Taranagar pour déterminer les clauses d’un traité de paix permanent. Ces négociations ne mènent en aucun cas à une réconciliation mais permettent aux deux groupes de conserver leur autonomie respective, sous l’autorité ultime de l’empire. On envisage la reconstruction de la société sur des bases sécuritaires sûres, puisqu’aucun des deux groupes ne dispose plus de forces armées.

An 18. Décès du Pyrriste principal, Odaranze. Il sera le dernier des grands maîtres de son mouvement. L’Église du feu de l’âme se désorganise ensuite progressivement et se marginalise, alors que Taharqua maintient son propre culte du mieux qu’il peut.

An 68. Mort d’Haschen 1er, fondateur de l’empire. Son successeur, Haschen II, est très hostile à Taharqua et interdit son culte. La religion la plus répandue officiellement à cette époque devient celle de Purnal, une sorte de syncrétisme inventé et soutenu par l’état qui trouve utile de combiner autorités politique, militaire et religieuse. Taharqua se retire de la vie publique et quitte les territoires impériaux en un exil volontaire dont li ne prévoit pas revenir. Ses fidèles espèrent quand même son retour éventuel et le Taharquisme continue d’exister, quoi que de façon plus discrète.

An 131. Mort du second empereur, Haschen II. Son successeur Haschen III maintient ses politiques. L’empire étend son influence militaire mais laisse une latitude presque

totale aux planètes qui le composent dans la gestion des affaires courantes; il leur est cependant interdit de lever des armées et de se livrer la guerre.

An 206. Avènement d’Haschen IV. Premiers contacts passagers avec une civilisation étrangère inconnue, les Zinzags; aucun lien ne sera établi avec eux. Au sein des territoires impéraux, on déplore des frictions de plus en plus notables entre Taharquistes victimes de répression et Purnalistes soutenus par l’état. La sympathie populaire va plutôt aux premiers qu’aux seconds. Les Pyrristes, eux, ces anciens ennemis des Taharquistes, sont pratiquement absents des mondes de l’empire; on ne les retrouve plus guère que sur les quelques planètes où ils se sont retirés (pour la plupart de jeunes mondes coloniaux). Leur impact politique est maintenant inexistant.

An 208. Haschen IV est assassiné. Une révolution dirigée par un humain place ce dernier sur le trône sous le nom de Madali 1er. Madali s’installe également à la tête de l’Église de Purnal, combinant les fonctions d’empereur et de Pontifex Maximus, comme à l’époque de la Rome antique. Pendant cette période troublée, une organisation à l’origine criminelle, la secte des Assassins, commence à se développer comme entité politique. Socialement, on note que le peuple abandonne de plus en plus le culte de Purnal, n’ayant jamais vraiment renoncé à ses croyances traditionnelles.

An 215. Madali II, un général de Madali 1er, lui succède. Il déplace la capitale impériale de Taranagar vers sa planète d’origine, Isyr.

An 280. Taharqua, qui avait disparu de la scène publique en l’an 68, refait surface. Son retour dans les territoires impériaux déclenche une vague d’enthousiasme. Il ne semble pas avoir vieilli en deux siècles et manifeste maintenant des pouvoirs extraordinaires. 

À la faveur du mécontentement populaire face au culte de Purnal, Taharqua réinstaure son église en défiant les autorités impériales. lI soutient un descendant d’Haschen IV face au gouvernement de Madali II, qu’il déclare du reste illégitime. La guerre civile éclate; en plus des Taharquistes, la secte des Assassins soutient elle aussi le prétendant au trône. Madali est vaincu par cette coalition et son successeur prend le nom d’Haschen V.

An 288. Haschen V condamne Madali I à l’exil éternel sur la planète Isyr qui est rendue stérile, triste monde pour un triste vaincu. Taharqua et l’Assassin Suprême, en échange de leur soutien lors de la contre-révolution, deviennent les conseillers du nouvel empereur. La planete Philae devient le siège officiel de l’Église des morts, et la secte des Assassins abandonne sa vocation première pour se convertir à la haute finance : l’Assassin Suprême prend alors le titre d’Argentier Suprême.

Alors que Taharqua semble triompher au point de vue religieux et politique, plusieurs mystiques font l’effet d’une douche froide en répandant la même prophétie à travers l’empire. Cette prophétie affirme que des cendres de l’Église du feu de l’âme naîtra un jour une

flamme qui embrasera l’univers et anéantira l’Ange de la mort. Plusieurs y voient l’annonce de la reprise de la guerre sainte entre Pyrristes et Taharquistes, un jour futur. Malgré ses accointances auprès de la cour impériale qui le mettent à l’abri de toute menace, Taharqua prend ces prophéties très au sérieux. Dès lors il cherche à éliminer ce qui reste de l’Église du feu de l’âme.

An 307. Mort d’Haschen V sur Taranagar. Son successeur Haschen VI préside à des décennies de paix et de prospérité. On note cependant un froid grandissant entre ses deux principaux conseillers, l’Argentier Suprême et l’Ange de la mort. Ce dernier continue de ne pas vieillir, renforçant la foi de ses fidèles en son statut surnaturel.

An 367. Avènement d’Haschen VII.

An 381. Taharqua persuade l’empereur du danger posé par l’Église du feu de l’âme dont les quelques membres encore actifs prépareraient, selon des informations secrètes, la reprise de la guerre sainte… et même l’assassinat de l’empereur. Haschen VII, pressé d’éteindre tout foyer insurrectionnel, permet une purge si ces faits s’avèrent exacts. Taharqua propose de financer et d’organiser lui-même l’opération, et de faire en sorte que tout se passe discrètement, sans remous et sans éclaboussure, afin de maintenir l’illusion d’un grand empire uni et sans conflit.

Peu de temps après, les quelques centres pyrristes encore en existence sont détruits sous couvert d’opérations de banditisme, d’accidents ou de cataclysmes naturels. Le public n’entend jamais parler des vraies raisons de ces catastrophes.

(Ces évènements de l’an 381 sont décrits en flashback dans le premier tome de la série).

An 382. Mierkhan, commandant des buveurs de sang, force d’élite de l’empire, est promu amiral. Il jouera un rôle déterminant dans les tomes 2, 3 et 4 de la série.

An 387.  Évènements relatés dans le tome 1du Bras d’Orion : Rah le tueur.

An 387 aussi, à peu près en même temps : L’hypernéral Manikedek et les amiraux Antron, Mierkhan et Sandsar se heurtent à une flotte d’invasion zinzag lors de la bataille du nuage. Cet épisode est décrit dans le tome 2 du Bras d’Orion : Dagar et l’infini. Mierkhan est promu hypernéral.

Toujours en 387, mais un peu plus tard :  un grand bal impérial a lieu, réunissant toutes les têtes dirigeantes de l’empire. Pendant ce bal, Taharqua signale l’existence d’un possible messie pyrriste, nommé Rah, à différentes factions du conseil de l’empereur. Insistant sur le potentiel déstabilisant de cet individu qui risque de déclencher une nouvelle guerre de religion, Taharqua cherche le soutien du conseil; il se heurte cependant à un clair manque d’enthousiasme face à ce qui semble être une menace à l’importance exagérée.

Quelques jours plus tard, Rah en personne est capturé puis discrètement relâché par les forces impériales, qui ne voient pas en lui un grand péril. Sentant qu’il ne recevra aucun soutien face à son ennemi, Taharqua se décide à commettre un acte aux conséquences dévastatrices. 

(Ces derniers évènements sont relatés dans le tome 3 du Bras d’Orion : Le bal de l’empereur).